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Sous la pluie et un ciel gris, trois membres du Carrousel de la GRC montent des chevaux noirs trottant sur un sol boueux. Au loin, des spectateurs munis de parapluies sont assis dans les gradins.

Visite du Carrousel à la Nation crie de James Smith pour égayer une communauté en deuil

Malgré de fortes pluies, l'été dernier, le Carrousel de la GRC a attiré une foule de résidents de la Nation crie de James Smith et de ses environs. Crédit : GRC

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En juillet dernier, ni le ciel sombre ni les fortes pluies n'ont empêché le Carrousel de la GRC, en tournée nationale, de faire une halte spéciale dans la Nation crie de James Smith.

Résistant à la tempête sous leurs capuches et leurs chapeaux, les spectateurs ont assisté au manège d'ensemble réalisé par trente-deux chevaux et cavaliers. C'était la première fois que le Carrousel se rendait sur les lieux, et le moment pour le faire était idéal.

En effet, la visite du Carrousel, précédant de quelques semaines le premier anniversaire du carnage à l'arme blanche survenu en 2022, visait à apporter un baume à des communautés meurtries ainsi qu'à réaffirmer l'engagement de la GRC à servir et à protéger la population.

« Un événement bien spécial, oui : chez nous, les chevaux sont aimés et respectés, ils nous habitent », dit Eddie Head, directeur de la Justice de la Nation. « La GRC a choisi un bon moment pour venir ici, pour commémorer ce que nous avons vécu, et la présence du Carrousel est un bel honneur. Ça fait du bien de savoir que le respect est mutuel. »

Un moral à l'épreuve des éléments

Malgré les pluies violentes, spectateurs et écuyers sont restés concentrés sur la prestation, témoignant par là, peut-être, de leur vœu commun que se développe un sentiment d'unité entre la GRC et les collectivités qu'elle sert.

« À chacune de nos sorties, on espère qu'il fera beau, surtout dans ce genre d'occasion, où l'on veut vraiment que tout soit parfait », commente le sergent-major Scott Williamson, maître-écuyer de la GRC. Lui qui a commencé sa carrière sur ces terres ancestrales, il dit n'avoir jamais vu des pluies aussi torrentielles.

« Que les gens restent impassibles sous cette douche rendait l'événement encore plus singulier », commente le Williamson. « Ils étaient assis là, trempés jusqu'aux os. Nos écuyers ont bravé des conditions presque dangereuses – éclairs, tonnerre, sol instable. Mais tout le monde a joué sa partition. On avait conscience que c'était pour nous une occasion de rendre hommage à cette communauté qui a été terriblement éprouvée. »

Une lueur dans les ténèbres

Le sergent-major Williamson estime que les animaux peuvent aider à jeter des ponts entre les collectivités. Il se souvient avec chagrin du jour où il s'est séparé de sa monture, nommé Arctic : « J'ai dû prendre la décision difficile de le faire euthanasier. J'ai demandé au vétérinaire une seule chose, qu'il m'en remette la queue. » Ce qu'il allait en faire, sur le coup, il ne le savait pas encore, mais ce serait quelque chose de spécial.

Entendant un beau jour parler de la visite à la Nation crie de James Smith, il se demande si les queues de cheval signifiaient quelque chose pour les Autochtones. Ayant appris que c'était le cas, il se propose d'offrir la queue d'Arctic à la communauté en gage de réconciliation.

« J'ai fait ça aussi à la mémoire d'Arctic. Je ne peux pas imaginer une meilleure façon de la perpétuer. Et vu que j'ai commencé ma carrière dans cette région, ça bouclait la boucle ». Wally Burns, chef de la Nation crie de James Smith, a l'intention de le mettre en vitrine aux côtés d'autres cadeaux que la bande a reçus. « Les chevaux dispensent à notre communauté le don de guérison », révèle-t-il. « La visite de la GRC continue le travail de thérapie équine que nous avons déjà entrepris. »

Under a white tent, four men wearing ornately decorated headdresses with feathers, beadwork and tassels sit beside a boy in a cadet uniform. A woman from the community sits next to the young boy. Eight male and female officers of various ranks dressed in red serge stand behind them.

La comm. adj. Rhonda Blackmore, le commissaire de la GRC Mike Duheme (rangée du haut, 5e et 6e en partant de la g.) et des membres du Carrousel ayant rendu une visite spéciale à la Nation crie de James Smith, l'été dernier, au cours d'une tournée canadienne.

Outre celle de marquer le départ d'Arctic, l'événement a aussi été l'occasion de célébrer l'arrivée d'un nouveau poulain dans le parc de la GRC.

Chaque année, chaque poulain qui naît à la ferme d'élevage de la GRC est prénommé selon le résultat d'un concours ouvert à la population. L'un des gagnants de 2023 était Napew Burns, des environs de Kinistino (Saskatchewan), âgé de treize ans, qui a proposé le nom Wayacawiw, ce qui, en cri, signifie « qui se tient prêt à courir ». Le commissaire Mike Duheme a remis un prix à Napew pour souligner cette contribution.

Ensemble, pour le mieux

Tandis que la Nation crie de James Smith et les communautés voisines poursuivent leur marche vers la guérison, M. Head se dit reconnaissant d'avoir reçu cette visite et d'avoir pu convier les membres de la GRC à un pique-nique traditionnel où plusieurs ont découvert la banique, un élément de base de l'alimentation autochtone. « C'est le rappel d'une présence protectrice. Qui que nous soyons, et peu importe notre religion ou notre groupe d'appartenance, nous nous devons honneur et respect. Nous vivons ensemble, et ensemble nous devons travailler. »

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